L'Afrique du Nord dans les récits de voyage et l'oeuvre d'André Gide
Абубакар Абдулвахиду Майга
Докладчик
аспирант
Санкт-Петербургский государственный университет
Санкт-Петербургский государственный университет
129
2015-03-14
16:00 -
16:30
Ключевые слова, аннотация
Notre communication portera sur l'analyse de la représentation de l'Afrique du nord dans les relations de voyage et l'oeuvre romanesque d'André Gide. Nous savons qu'au début du vingtième siècle, l'écrivain français a effectué plusieurs séjours en Afrique du Nord. De ses visites en Tunisie, Algérie, Maroc et Egypte, Gide a laissé d'impréssionnants témoignages (par exemple «Si le grain ne meurt» (1924)) qui trouvent leur reflet dans son oeuvre romanesque dont «Les nourritures terrestres» (1895) et «L'immoraliste» (1920).
Тезисы
L'Afrique du Nord d'André Gide est une histoire d'amour,
de passion, et surtout de découvertes inouïes ayant bouleversé l'existence même
de ce grand écrivain-voyageur français dont les oeuvres suscitent toujours des
débats dans les études littéraires. Mais André Gide a surtout brillé par ses
nombreux voyages qui l'a emmené d'Italie en Russie après des séjours
enrichissants en Suisse, Angleterre, Turquie, au Congo et au Tchad pour ne
citer que ceux-ci. Cependant, c'est dans les pays d'Afrique du Nord que Gide se
rend le plus souvent. Sous l'influence d'un orientalisme longtemps chanté dans
la littérature française, les exploits de la colonisation aidant, Gide visite
six fois l'Afrique du Nord en allant de la Tunisie à l’Egypte en passant par le
Maroc. Mais il sera particulièrement fasciné par l'Algérie dont il avait « le
coeur déchiré » à chaque fois qu'il devait le quitter. Il y retourne à
plusieurs occasions, parfois en compagnie de sa femme, Madeleine, (sa cousine auprès
de laquelle il trouve consolation et réconfort après la disparition de sa mère),
parfois aussi en exil forcé comme durant la seconde guerre mondiale.
En Afrique du Nord, Gide ne découvre pas seulement le
plaisir de l'exotisme et les avantages de l'altérité dont il fera l'éloge pendant
encore longtemps, il y fait également des rencontres intéressantes comme celle
avec Oscar Wilde à Alger ; mais sa plus grande rencontre, il la fera avec
lui-même lorsqu'il se découvre spontanément homosexuel à Biskra lors de son
tout premier voyage en 1893. Entre ses allées et retours, André Gide a eu à publier
ses « notes de voyage » dans différentes revues littéraires comme « Mercure de
France», mais c'est dans « Si le grain
ne meurt » (1924) et (un peu dans les « Les nouvelles nourritures » (1935))
qu'il fait le résumé de ses séjours maghrébins. Quant à l'Egypte, il le
découvre en janvier 1939 lorsqu'il décide de répondre à la « proposition du
directeur des fouilles de Louxor » en se rendant au Caire. De ce voyage, il
publie « Carnets d'Egypte », un récit concis qui met en exergue un Gide exténué
et constamment plongé dans les souvenirs du passé. Néanmoins, les « Carnets
d'Egypte » nous édifient sur les rencontres du voyageur et les lieux historiques
qu'il a pu visiter en Egypte.
Il évident que le style gidien et son audace à dire les
choses avec une sincérité démesurée ont dû choquer nombre de ses contemporains.
Il rentrait rarement d'un déplacement sans apporter quelque chose de scandaleux
ou de provocateur dans ses récits. Cela dit, Gide, très tôt convaincu dès ses
vingt-cinq ans (1894) que « la vie n'est pas séparable des oeuvres» [1],
s'est aussi illustré par une approche littéraire qui consiste à puiser dans ses
impressions de voyage pour rédiger ses romans. C'est ainsi que les oeuvres
comme « Les nourritures terrestres » (1895) et « L'immoraliste » (1920) ont été
élaborées à partir des épreuves vécues lors de ses tournées en Algérie et en
Tunisie. Ce faisant, Gide apparaît à nos yeux aujourd'hui comme un pionnier de
« l'autofiction ». C'est à ce Gide, irrémédiablement épris du monde méditerranéen,
que nous tenterons d’emboîter les pas en Afrique du Nord dans notre communication.
[1] Martin
C. La maturité d'André Gide, de Paludes à l'Immoraliste (1895-1902) //. Université
de Paris IV. Thèse soutenue le 23 novembre 1973. Service de reproduction de
thèses de l'Université de Lille III, 1980, p. 13.