Knowledge and ignorance in France about Soviet Russia through accounts by travellers (1918–1939)
Pierre RIGOULOT
Докладчик
директор
Institut d'Histoire Sociale
Institut d'Histoire Sociale
215А
2014-03-14
10:40 -
11:00
Ключевые слова, аннотация
Les voyages
en Russie soviétique ont constitué une des sources importantes des
connaissances acquises par les Français sur ce pays.
Sans doute,
ces voyages ont été très vite encadrés, dirigés, et organisés afin que les
échos qu’on allait en avoir en France servent la propagande du nouveau pouvoir
révolutionnaire.
Mais il
serait simpliste de mettre en cause la seule police politique soviétique.
Тезисы
Les voyages
en Russie soviétique ont constitué une des sources importantes des
connaissances acquises par les Français sur ce pays.
Sans doute,
ces voyages ont été très vite encadrés, dirigés, et organisés afin que les
échos qu’on allait en avoir en France servent la propagande du nouveau pouvoir
révolutionnaire.
Mais il
serait simpliste de mettre en cause la seule police politique soviétique. Les
certitudes dont on était lesté quand on partait, notamment dans les milieux
communistes français, orientaient favorablement pour le moins la perception des
réalités soviétiques. Les adversaires de la Révolution trouvaient eux aussi
dans leur voyage, mais en un sens opposé, la confirmation de leurs convictions
anciennes.
En général,
le voyage confirme plus qu’il ne fait
découvrir.
L’écrivain
tirait malgré tout un certain prestige de son voyage et ses jugements une
certaine légitimité. Comme Saint-Thomas, il avait touché du doigt la réalité
révolutionnaire et savait de quoi il parlait. Tant pis s’il n’était resté que 8
jours, s’il avait été tout le temps cornaqué et s’il ne parlait pas le
russe !
D’où
l’importance que les milieux communistes français, conscients de l’attention
suscitée par les récits de voyage hostiles à l’URSS, attachèrent à les
déconsidérer. Qu’on pense par exemple à la polémique qui accompagna Retour de l’URSS d’André Gide. La
relativité de la contribution effective des voyages à la connaissance du monde
soviétique peut aussi être illustrée par le succès et, à la relecture, le
sérieux, la validité si ce n’est la vérité d’un faux voyage en URSS comme celui qu’écrivit Boris Souvarine sous
un pseudonyme en 1936! Divers
autres facteurs entrent en jeu pour qu’un récit de voyage frappe l’opinion
publique, mais tous illustrent la difficulté qu’a la vérité à se faire jour et
à s’imposer dès que l’on touche à l’histoire et à la vie politique.