De Dieu protège le tsar aux Loups rouges: croisade antibolchévik de Louis Dumur
François Jacob
Докладчик
директор
Музей Вольтера (Женева)
Музей Вольтера (Женева)
215А
2014-03-14
11:55 -
12:15
Ключевые слова, аннотация
Parmi tous les ouvrages antibolcheviks de la
décennie 1920–1930, la tétralogie romanesque de Louis Dumur présente la
particularité de n'offrir aucune nostalgie de l'ère impériale. Deux raisons à
cela : l'écriture profondément réaliste de Dumur se satisfait d'abord mal de la
glorification post mortem de la
famille du tsar ; mais c'est surtout en poussant ce réalisme à bout que Dumur
prétend, dans une sorte de vision apocalyptique, dénoncer les tares du système
communiste.
Тезисы
Parmi tous les ouvrages antibolcheviks de la
décennie 1920-1930, la tétralogie romanesque de Louis Dumur (Dieu protège le tsar !, Le Sceptre de la Russie, Les Fourriers de Lénine et Les Loups rouges), dont la publication
s'étend de 1929 à 1932, présente la particularité de n'offrir aucune nostalgie
de l'ère impériale. Deux raisons à cela
: l'écriture profondément réaliste de Dumur se satisfait d'abord mal de la
glorification post mortem pourriture
blanche » ; de la famille du tsar, d'ailleurs gangrenée par ceux que ses
amis politiques nomment la «mais c'est surtout en poussant à bout les
descriptions réalistes que Dumur prétend, dans une sorte de vision
apocalyptique, dénoncer les tares du système communiste.
Le principe est finalement le même que celui qui avait généré la tétralogie « guerrière » de Dumur (à commencer par Nach Paris !, qui avait, en 1919, défrayé la chronique), tétralogie publiée, elle aussi, après les événements. D'où quelques questions : quelle influence politique peut encore avoir, en 1929, la publication d'une série martelée par un antibolchevisme particulièrement agressif ? Quelle image de la Russie se profile dans les romans de Dumur, qui rejette à la fois rouges et blancs ? Quelles sont les tendances affichées au même moment dans le Mercure de France, revue dont Dumur assume la direction littéraire depuis bientôt trente ans ? Et enfin, quel est le sens de la forte allégorisation présente dans le dernier des romans russes, à savoir Les Loups rouges ? Autant de questions qui permettront de replacer la tétralogie de Dumur dans un dialogue franco-russe écartelé, entre 1920 et 1930, entre la nécessaire mais douloureuse liquidation du passé et l'effarante liquéfaction d'une société promise à toutes sortes de violences.
Le principe est finalement le même que celui qui avait généré la tétralogie « guerrière » de Dumur (à commencer par Nach Paris !, qui avait, en 1919, défrayé la chronique), tétralogie publiée, elle aussi, après les événements. D'où quelques questions : quelle influence politique peut encore avoir, en 1929, la publication d'une série martelée par un antibolchevisme particulièrement agressif ? Quelle image de la Russie se profile dans les romans de Dumur, qui rejette à la fois rouges et blancs ? Quelles sont les tendances affichées au même moment dans le Mercure de France, revue dont Dumur assume la direction littéraire depuis bientôt trente ans ? Et enfin, quel est le sens de la forte allégorisation présente dans le dernier des romans russes, à savoir Les Loups rouges ? Autant de questions qui permettront de replacer la tétralogie de Dumur dans un dialogue franco-russe écartelé, entre 1920 et 1930, entre la nécessaire mais douloureuse liquidation du passé et l'effarante liquéfaction d'une société promise à toutes sortes de violences.