Pierre Pascal entre Russie rouge et Russie blanche: deux exils, deux histoires, deux littératures
Sophie Coeuré
Докладчик
профессор
Université Paris Diderot - Paris 7
Université Paris Diderot - Paris 7
215А
2014-03-14
16:40 -
17:00
Ключевые слова, аннотация
Pierre Pascal (1890–1982), a cultivated young Officer, fascinated by
Russian culture, was sent in Petrograd in 1916 as a member of the French
Military Mission. In 1918, he chose bolshevism and lived and worked in USSR
until his return in France in 1933. Then he became a master in slavistic and
Russian literature at Sorbonne University. This paper focuses on the
relationships between his two networks of friends in politics, arts and
literature: in Moscow (his brother in law Victor Serge, Boris Souvarine, Boris
Pilniak…) then in Paris (Nikolaï Berdiaev, Alekseï Remizov, Marc Chagall…).
Тезисы
Pierre Pascal
(1890–1982), jeune officier cultivé, fasciné par la culture et la langue russe,
catholique fervent militant de l’Union des Églises catholique et orthodoxe, fut
envoyé à Petrograd en avril 1916 comme membre de la Mission militaire
française. En 1918, il choisit d’entrer «en communisme» et de
soutenir la Révolution bolchevique. Il travailla et vécut en URSS jusqu’à son
retour en France en 1933. Pierre Pascal devint alors professeur à l’École des
Langues orientales puis à la Sorbonne, maître des études russes et de la
slavistique française.
À partir d’archives inédites, cette communication se propose de comparer les réseaux d’amitié de Pierrre Pascal à Moscou entre 1916 et 1933, puis à Paris entre 1933 et le début des années 1950. En URSS, Pierre Pascal s’éloigne des milieux intellectuels et religieux fréquentés pendant la guerre (Nicolas Berdiaev notamment). Il se trouve placé au cœur d’un cercle dissident formé autour de sa famille et des communistes opposants à Staline (Boris Souvarine, son beau-frère Victor Serge, Nicolas Lazarevitch,) mais aussi d’écrivains et d’intellectuels comme Boris Pilniak, Panaït Istrati. En France, Pierre Pascal retrouve une partie de ce réseau tout en reprenant la pratique religieuse et en trouvant une nouvelle place dans les cercles de l’émigration «blanche» en région parisienne, renouant avec Berdiaev et son entourage (Marc et Ida Chagall), et devenant un proche d’Alexis Remizov, passionné comme lui par la figure du protopope Avvakum. L’analyse de ces circulations politiques, amicales et intellectuelles permettra de comprendre et de situer la formation de la pensée de Pierre Pascal sur l’histoire russe et soviétique et sur la littérature russe.
À partir d’archives inédites, cette communication se propose de comparer les réseaux d’amitié de Pierrre Pascal à Moscou entre 1916 et 1933, puis à Paris entre 1933 et le début des années 1950. En URSS, Pierre Pascal s’éloigne des milieux intellectuels et religieux fréquentés pendant la guerre (Nicolas Berdiaev notamment). Il se trouve placé au cœur d’un cercle dissident formé autour de sa famille et des communistes opposants à Staline (Boris Souvarine, son beau-frère Victor Serge, Nicolas Lazarevitch,) mais aussi d’écrivains et d’intellectuels comme Boris Pilniak, Panaït Istrati. En France, Pierre Pascal retrouve une partie de ce réseau tout en reprenant la pratique religieuse et en trouvant une nouvelle place dans les cercles de l’émigration «blanche» en région parisienne, renouant avec Berdiaev et son entourage (Marc et Ida Chagall), et devenant un proche d’Alexis Remizov, passionné comme lui par la figure du protopope Avvakum. L’analyse de ces circulations politiques, amicales et intellectuelles permettra de comprendre et de situer la formation de la pensée de Pierre Pascal sur l’histoire russe et soviétique et sur la littérature russe.